Par Charles Barachon
DESIGN Peaux de bête et fourrures venues du Grand Nord, cornes, bois ouvragé et, surtout, de l'humour et beaucoup d'exubérance : c'est le cocktail néo-barbare de designers pacifiques qui n'ont pas froid aux yeux et ont décidé d'en faire un must-have.
Pour un dîner où les convives se prendront pour une assemblée de combattants vikings, il suffit d'opter pour la série de chaises Beasts des Haas Brothers, jumeaux texans très en vogue basés à Los Angeles.
Pas vraiment du genre à passer inaperçus, leurs sièges feront un effet immédiat dans une salle à manger, perchés sur leurs pieds en bronze doré, affublés de cornes en ébène et couverts de cuir et de fourrure de mouton. Bestial, bling et fun à la fois.
Pour rester cohérent en passant au salon, les canapés en renne finlandais des mêmes frères (photo du haut), qui ont collaboré avec Versace en toute logique, feront parfaitement l'affaire.
Adepte du crossover et tout aussi déchaîné, Michel Haillard crée des objets hybrides où se rencontrent le style façon Bokassa, l'Ancien Régime français et le néo-barbare, à l'image de ses fauteuils Arkania ou de l'une de ses lampes délirantes, en bronze, parchemin, cristal et pointes de cornes.
Dans un registre beaucoup moins bavard, l'Anglais Tim Stead, héritier radical de l'Arts & Crafts, souligne souvent la facette organique du bois, comme dans son buffet en orme qui semble sorti d'une taverne tenue par des Goths.
D'habitude peu hantés par le trip barbare, les Campana, frères (encore) et Brésiliens, ont néanmoins conçu une série de fauteuils (Bolotas) en fourrure de mouton, où un chef ostrogoth se serait volontiers assis pour entamer une beuverie après avoir mis une bonne raclée à ses rivaux.
Quant à savoir si le néo-barbare va bientôt envahir la planète design, c'est une autre paire de manches.