Par Jean Privé
MODE Le Vogue américain l’a désignée parmi les seize créateurs les plus excitants à connaître en 2017. Dilara Findikoglu, d’origine turque et diplômée de la Central Saint Martins en 2015, est la it-girl londonienne du moment. Une it-girl qui bouscule les idées préconçues sur le genre, les femmes, et entraîne dans son sillage un public pointu et ses 25 000 abonnés sur Instagram.
Pour mieux comprendre la percée de cette brune pas comme les autres, il faut remonter au 19 septembre 2016. Ce jour-là, la presse internationale se retrouve dans un strip-club de Londres afin de découvrir la collection printemps-été 2017 de Dilara Findikoglu. Il a beau être samedi, il a beau être 10h du matin, la créatrice pour laquelle « il n’y a pas d’heure pour faire la fête et pour célébrer les femmes » compte bien faire passer son message au public.
La performance démarre avec la fondatrice du mouvement Gurls Talk et activiste Adwoa Aboah qui apparait dans un ensemble tailleur en satin rose et broderies flaming. S’enchainent des modèles plus évocateurs les uns que les autres : un body avec un utérus en perles brodées, des cuissardes en latex rouge, des corsets victoriens, une culotte siglée Dilara en lettres gothiques sur les fesses. Pour cette tête brûlée, sa « mode explore la façon dont le corps des femmes a été traité dans différentes sociétés au fil du temps ».
Dilara Findikoglu s’inscrit dans la lignée du mouvement punk initié par Vivienne Westwood dans les années 70 avec ses premières collections Let it Rock. Epoque virale oblige, Dilara entraîne avec elle des personnalités comme comme Matty Bovan qui revendiquent leurs libertés, repoussent les limites que la société leur impose, en instantané sur Instagram ou Facebook.
Mais plutôt que d’utiliser son Instagram pour faire des selfies, Dilara poste au jour le jour les aspirations de toute une génération : reconnaissance du transgenre, équité salariale hommes-femmes entrecoupées de ses créations rebelles. Punko-féministe 2.0.