Par Mathieu Perrichet
FUTURS En attendant que nos cerveaux soient transposés dans des ordinateurs et que les transhumanistes règnent, les exosquelettes débarquent déjà, laissant imaginer un futur dans lequel l’homme bionique n’aura plus rien d’original. Entre amélioration des performances, protection ou soins, ces armatures technologiques annoncent l’avènement de l’homme augmenté.
Robot-Mate, l’un des derniers exemples d’exosquelettes en date, permet de diviser par dix l’effort demandé à un individu pour soulever une charge. De quoi protéger la colonne vertébrale des efforts trop intenses. Financée par l’Union européenne et destinée au secteur de l’industrie, « cette technologie […] donne aux hommes et aux femmes les mêmes opportunités pour travailler dans des tâches difficiles », explique Maja Hadziselimovic, ingénieur en robotique.
Et cet exosquelette pourrait voir sa cote de popularité exploser dans d’autres domaines professionnels : logistique, médecine… « L’une des plus grandes difficultés du projet, c’est de rendre la chose facile et agréable à porter. De cette manière l’utilisateur sentira combien l’exosquelette est utile », souligne Jesus Ortiz, chercheur à l’Institut italien de technologie.
Côté sport, le premier exosquelette pour la pratique du ski est disponible en France depuis cet hiver. Le Ski-Mojo est un dispositif mécanique articulé qui permet de rider plus longtemps, sans douleurs musculaires et en soulageant les genoux d’environ 30% du poids du corps.
Pour les sprinters du dimanche, l’ingénieur américain Keahi Seymour a inventé des bottes capables de rendre un homme aussi rapide qu’une autruche, l’un des bipèdes les plus véloces de la planète. Les Bionic Boots permettent en effet de courir peinard à 25 km/h et de réaliser des pointes à 41 km/h. Presque aussi bien qu’un Usain Bolt à fond.
Par ailleurs, des chercheurs de l’université de Harvard ont conçu un exosquelette qui pourrait aider les personnes à mobilité réduite – en raison d’une maladie ou d’un accident – à se déplacer en économisant d’économiser 23% d’énergie sur une distance de marche parcourue par rapport à un individu valide. A l’instar de l’Atalante, conçu par la start-up française Wandercraft, destiné à des personnes atteintes de myopathie, de paraplégie ou tout simplement âgées.
Associé à l’émergence des prothèses bioniques, des neuroprothèses ou des implants de puce, même s’il on est encore loin du cyborg, homo sapiens pourrait bien se transformer en homo technologicus dans un avenir pas si lointain.