Par Charles Barachon
DESIGN Surtout utilisé en maroquinerie, pour les accessoires de mode et les meubles à assise, la peausserie – l’art de travailler les peaux – sait garder son niveau d’excellence quand elle s’empare des classiques sous un angle singulier. Mieux, elle a aussi trouvé une nouvelle grille d’application à des objets plus improbables.
Incontournable classique en matière de malles, Louis Vuitton s’est depuis quelques années doté d’une série à l’esprit plus contemporain, les Objets nomades. De la balancelle au fauteuil pliable, ils allient luxe et ingéniosité grâce à des designers comme les Frères Campana, Raw Edges, Patricia Urquiola ou Marcel Wanders.
Lors du dernier salon de Milan, les lampadaires et suspensions Spirales en cuir tressé des Suisses de l’Atelier Oï ont fait sensation.
Dans la catégorie des objets en cuir plus invraisemblables, le designer François Azambourg a signé quelques réalisations de référence, en particulier des tables basses faites d’une peau de chèvre colorée, étirée à l’extrême sur une structure en bouleau contreplaqué, ou encore une radio tout cuir muni d’un haut-parleur en parchemin.
Tout aussi animale et originale, sa table Promenade, elle aussi entièrement recouverte d’un cuir de parchemin, joue la carte de la surprise.
Encore plus insensé, les bols colorés créés par Jonathan Anderson pour les vitrines de Loewe, dont il est le directeur artistique, sont à la céramique ce que le Canada Dry est au whisky (photo du haut et ci-dessus). Ils sont en effet réalisés à partir d’une seule pièce de cuir de veau, humidifié avant d’être moulé, profitant ainsi d’un savoir-faire de la maison.
Autre exemple d’un design qui fait peau neuve, sur le versant fun cette fois : la boîte à mouchoirs en lézard bicolore Petit H Hermès, un nichoir qui donnerait presque envie de prendre froid.