Par Judith Spinoza
BEAUTÉ En mars 2018, l’enseigne Passion Beauté a lancé une trousse de maquillage dotée d’une puce grâce à laquelle les clientes ont accès aux vidéos développées par les blogueuses de l’enseigne. A quand un maquillage changeant de couleur grâce au smartphone ? Rien ne semble impossible.
Car la beauty-tech, c’est la grande tendance de la Silicon Valley qui fait palpiter les investisseurs de la cosmétique. Un secteur pesant 410 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel qui va être révolutionné par toutes ces technologies digitales : « Toutes : big data, vision par ordinateur, réalité augmentée, intelligence artificielle… », confirme Odile Roujol, ex-PDG de Lancôme, qui organisait le 25 juin le troisième meeting de la beauty-tech à San Francisco.
Et en matière de soins connectés, la France n’est pas en reste. Au Consumer Electronics Show (CES) 2018 organisé à Las Vegas, la start-up française a présenté un système d'exploitation pour miroir connecté : un écran tactile permettant de lancer des tutoriels vidéos pour se maquiller, se coiffer ou à faire des selfies grâce à la caméra intégrée à la vitre.
De son côté, la start-up Romy y a dévoilé la dernière version plus compacte de Figure, le Nespresso de la beauté qui capte en temps réel les données de l’utilisateur pour créer instantanément des crèmes et sérums à la manière d’une cafetière à dosettes.
L’an passé, toujours au CES, alors que Kérastase et L’Oréal dévoilaient leur Hair Coach Powered by Withings, la première brosse connectée, plus de 150 start-up cosmétiques du réseau French Tech’ célébraient l’accord parfait entre le numérique et la beauté : capteur solaire ou masque connecté imaginés par Wired Beauty, stylo connecté Mink de Digital Makeup Pen…
Côté maquillage justement, Christophe Masson, directeur général adjoint du technopôle Cosmetic Valley, qui représente 20% des parts du marché mondial et rassemblait en juin une vingtaine de chercheurs et des marques prestigieuses comme Chanel ou Clarins, marque l’importance du dynamisme national : « Pour la première fois, nous avons limité les échanges au maquillage qui pèse à lui seul 70 milliards, soit une croissance annuelle de 5 %. Si nous voulons conserver cette place, il est indispensable d’innover car la concurrence est forte, en Europe et dans le monde. » Dans la beauty-tech, la French-tech a plusieurs atouts dans la manche.