Entretien Judith Spinoza
Les petits labels qui voient la beauté en grand • Créée par deux surfers, Raphaël Vannier et Marc Levy, SeventyOne Percent est l'une des premières marques de cosmétiques à avoir misé sur l'écoresponsabilité. Interview retour aux sources & développement.
Raphaël et Marc, SeventyOne Percent c’est une marque de cosmétique crée en 2009 « Pour votre peau, pour la planète et pour l'océan. » Aucun produit ne répondait à cette trilogie vertueuse ?
Non !
Qu'est-ce qui se cache derrière le 71% qui signe le nom de votre marque ?
70% d’eau dans notre corps, 70% d’eau sur terre, 1% pour la planète.
Vous dites miser sur « l’efficacité et l’écoresponsabilité de produits à contre-courant du superflu des promesses marketing ». À « contre-courant » de quoi exactement ?
C’est être à contre-courant de la promesse du produit parfait : à chaque usage et à chaque client correspond un produit solaire adapté.
Vous parlez aussi d’« écoconscience » grâce à vos formules « qui respectent les écosystèmes marins et le corail ». Quelle différence avec l’écoresponsabilité ?
L’écoconscience a le mérite de ne pas être culpabilisante et c'est surtout quelque chose qui vient du ventre. Ce n'est pas une responsabilité c'est un gut-feeling. Ce n’est pas une injonction, c’est une envie de faire de son mieux.
Toute votre gamme de protection solaire est made in France ?
La fabrication des packagings et des formules ainsi que leur assemblage sont en français. Pour le sourcing, nous faisons très attention à la provenance de nos matières premières avec pour objectif la certification biocorp (certification avec des objectifs sociaux et environnementaux répondant à des critères de comptabilité et de transparence pointus) en 2024.
Quel sont les avantages du made in France ?
Les cosmétiques françaises sont reconnues comme étant parmi les plus rigoureuses au monde pour leur technicité, la rigueur de formulation et pour le savoir-faire de ses textures. L’autre avantage du made in France c’est de produire local et de réduire les impacts environnementaux en travaillant avec des gens proches de nous.
L’éco-conscience a le mérite de ne pas être culpabilisante et c'est surtout quelque chose qui vient du ventre.
Au-delà du made in France, se cachent d’autres engagements sous la forme de labels : Mother Earth Approved, Natural brand, Cruelty free, Clean beauty. Que signifient-ils concrètement ?
Notre règle numéro 1, c'est de nous remettre en question en permanence pour revoir et améliorer nos formules, nos packagings, notre logistique et obtenir des produits toujours plus sains et toujours plus responsables. On peut toujours s’améliorer. Notre engagement passe aussi par les 1% que nous reversons à l'association Vision du Monde.
Quelles difficultés techniques précises avez -vous rencontré lorsque vous avez choisi de fonder SeventyOnePercent en 2009 ?
Tout a été compliqué. A l'époque, la clean beauty n'existait pas. Le made in France était une histoire de chauvinisme et la protection des océans n'était pas à la mode. Nous avons beaucoup appris en faisant beaucoup d'erreurs car, en tant que pionniers, nous n'avons pas pu profiter de l’expérience et des erreurs des autres.
Qu’avez-vous, depuis, amélioré en formulation et packaging ?
Tous nos produits ont été reformulés au moins une fois et concernant nos packagings nous nous améliorons chaque année en utilisant par exemple du plastique PCR, la nouvelle technologie de notre fournisseur « thin wall » qui nous permet de réduire de 45% l’âge de plastique ou encore en supprimant nos étuis et en optimisant notre étiquetage réglementaire.
La suite de l'entretien dans un prochain post.