Par Judith Spinoza
LUXE Septembre 2019 : sur l’un des front rows de la fashion week parisienne, Natalia Vodianova s’affichait, enveloppée dans un manteau en fourrure noir ceinturé signé Stella McCartney pour le groupe LVMH, commercialisé à partir de 2020. À ceci près qu’il n’est pas en fourrure mais en Koba. En clair, un mélange de maïs et de polyester développé en collaboration avec l’entreprise française Ecopel et le chimiste américain DuPont.
Selon les fabricants, ce matériau permettrait de réduire de 30% la consommation d’énergie et de 63% les émissions de gaz à effet de serre liés à la production d’une fourrure synthétique qu’utilisent déjà d’autres maisons comme Chanel ou Versace.
La styliste anglaise, réputée pour son engagement dans le développement durable grâce à son cuir végétal par exemple, est ainsi la première à utiliser cette nouvelle technologie au sein d’une maison de luxe.
« Je vois cette démarche comme une opportunité créative. La durabilité n’a rien d’une tendance, elle doit s’ancrer dans les business modèles. Et elle ne supporte pas le compromis », explique celle qui espère insuffler un nouveau paradigme à l’industrie du luxe, assez réceptive.
« Les grandes marques qui annoncent progressivement renoncer à la vraie fourrure nous poussent vers l’avant, corrobore Arnaud Brunois, directeur de la communication d’Ecopel. Avant, la fausse fourrure était perçue comme moins belle ou haut de gamme qu’une fourrure animale. Mais le fait que des Armani, Gucci ou McCartney s’y intéressent fait que cela s'est mis à fonctionner, y compris avec des prix parfois assez élevés. La fausse fourrure n'exclut plus une perception luxe. Un shift (basculement) psychologique s’est opéré. » Tout en douceur serait-on tenté d’ajouter.
LE TOP DE LA FOURRURE VÉGÉTALE
Ecopel.
Stella McCartney.