MODE Depuis l’été dernier, les vestes en denim à patchs ont quitté les pelouses du Hellfest pour faire leur show dans rue, pendant la fashion week, sur des filles en talons hauts et aux cheveux propres.
Des marques comme Zara, Asos, Uniqlo (avec Andrea Crews), Monki ou H&M proposent également depuis plusieurs saisons des blousons, sacs, bonnets et jeans déjà customisés par leurs soins d’écussons et de pin’s. Au départ, pourtant, ajouter une pièce de son choix sur un vêtement avait pour but de le rendre unique.
Mais fi de ce paradoxe : dans le domaine du luxe, la customisation a aussi acquis ses lettres de noblesses. On a ainsi le choix entre le jean brodé à son nom chez Vanessa Seward, une pochette Gucci patchée à son goût, un Lady Dior personnalisé de « lucky charms » sur sa bandoulière (photo du haut), un sac monogrammé gravé à ses initiales de Louis Vuitton ou un service de personnalisation imaginé par Marc Jacobs pour les fêtes de fin d'année au Bon Marché avec patchs colorés et pin’s fun délicieusement régressifs.
Pourtant, la passion do it yourself est arrivée avec la crise. La version « petits créateurs » du géant eBay, Etsy, lancé en 2005, a beaucoup joué dans l’émancipation de cette esthétique « fabriqué à la maison », qui doit beaucoup au punk. Quand on a n’a pas les moyens de s’acheter une belle pièce originale, autant la créer soi-même.
Dans le sillon de la plateforme américaine artisanale qui engendrait en 2014 un chiffre d'affaires de 1,73 milliards d’euros, Pinterest et les blogueuses ont propagé cette esthétique de la customisation. L’influente Make My Lemonade propose ainsi des tutos pour s’improviser créatrice d’un jour. Le hic, quand on s’exerce seul chez soi, c’est que cette écharpe a plus l’air d’un doudou en fin de vie que d'un foulard Hermès.