Par Judith Spinoza
LUXE Après la haute joaillerie, la haute maroquinerie, place aux temples de l’odorat. Ce 2 novembre, Celine a dévoilé à Paris sa première boutique dédiée à la haute parfumerie. Présentées sur des podiums, onze fragrances unisexes (90 € le flacon de 100 ml, 280 € pour 200 ml) racontent la vie et les souvenirs de nuit de son DA, Hedi Slimane.
Celine x haute parfumerie.
La haute parfumerie n’est pas de la parfumerie de niche, encore moins de masse. « Sa concentration du parfum peut monter jusqu’à 20%, contient des matières premières nobles rarement présentes dans la parfumerie traditionnelle et, enfin, une structure olfactive complexe », détaille l’expert Philippe Cart.
Gucci et la haute.
Si en 2016, Vuitton avait déjà parié sur ce positionnement en sortant sa première collection de jus haut de gamme, l’agitateur d’odeur qui enracine le phénomène, c’est Alessandro Michele. En janvier 2019, le DA de Gucci lançait The Alchemist’s Garden, la collection de haute parfumerie de la griffe florentine.
Les Ateliers des fleurs de Chloé.
Depuis, les marques de luxe suivent : l’été dernier, Chloé a dévoilé Ateliers des fleurs, une nouvelle ligne de haute parfumerie conditionnée dans des flacons en verre plissé d’inspiration art déco ; de son côté, Versace a dévoilé les Ateliers Versace Fragrance. Vendues 345 € le flacon, ces six senteurs unisexes souhaitent refléter son approche haute couture.
Pourquoi le luxe s’engouffre-t-il sur ce secteur ? Parce que là où la parfumerie traditionnelle fait grise mine (-2% de chiffre d’affaires global en 2018), la haute parfumerie tire son épingle avec une croissance à deux chiffres.
Versace à la hausse sur la haute parfumerie.
« Cela témoigne de la volonté des femmes de trouver leur signature », relève Philippe Ughetto, président de la Fragrance Foundation, chargée de valoriser la filière. La haute parfumerie est un moyen de continuer « à faire rêver dans un univers de masse, explique Evelyne Redier, fondatrice de l’agence de conseil en stratégie de marque HigherTogether. La jeune génération est exigeante. Elle est en demande d’informations et d’éducation. Il faut lui montrer que le parfum, c’est aussi un style de vie. » Dont l’odeur n’a pas de prix.