Par Charles Barachon
DESIGN Colonnes Morris, fontaines Wallace, bancs Davioud : à Paris comme dans d'autres capitales, le mobilier urbain possède ses hits indémodables qui font l'identité d'une ville. Modernisation et création de nouveaux quartiers oblige, sa version contemporaine essaie de faire au moins aussi bien que ses aïeuls historiques et apprivoisés depuis bien longtemps.
Mais des toilettes publiques aux pseudo espaces de convivialité, en passant par les récents bancs-jardinières et autres gimmicks de designers peu inspirés, le contrat est loin d'être toujours rempli. On aurait tort cependant d'en faire les arbres qui cachent la forêt, puisque des réalisations récentes prouvent qu'en la matière, on sait aussi prendre de la hauteur.
Commençons par le très en vue studio Aurel et son projet de lampadaires connectés à l'éclairage multicolore et munis d'assises chauffantes si nécessaire.
Depuis la ville de Cassis, Aurel a également conçu une série de chaises installées en demi-cercle où le métal, perforé et coloré, prend des allures pop et printanières, ou encore un projet d'abribus remarquable pour Tripoli.
Le toit végétalisé, désormais marronnier numéro 1 de l'urbanisme, ne s'en sort pas si mal dans le kiosque connecté de Mathieu Lehanneur (photo du haut et ci-dessus), escale numérique en forme d'oasis censée apporter de la quiétude au beau milieu du rond-point des Champs Elysées…
Dans le style « concours Lépine », les petites inventions très Jacques Tati de la série Boll d'AdriAn s'appuient sur les bornes en béton des trottoirs pour les transformer en tables, assises ou panneaux de signalisation. Simple, ludique, fonctionnel.
Mais l'un des plus beaux exemples de mobilier urbain actuel revient à Ross Lovegrove et son lampadaire Solar Tree. Organique, élégant et écologique car équipé de panneaux solaires reliés à des bulles LED, son pouvoir d'attraction devrait devenir la condition sine qua non lorsqu'une ville se penche sur son futur mobilier.