Entretien Judith Spinoza
FUTURS Baptisée Heuritech, la start-up de Tony Pinville et de Charles Ollion est devenue une des chouchous de la mode, du sport et du luxe. Cette plateforme d’intelligence artificielle est utilisée pour prévoir les tendances des produits et leur comportement pour les prochaines saisons, comme nous le détaille son fondateur dans la suite de son interview.
Tony Pinville, où votre algorithme va-t-il puiser les images et combien en analysez-vous par jour ?
En très grande majorité, ce sont des images qui circulent sur Instagram et Weibo. Et le volume d'images est impressionnant puisque nous analysons plus de trois millions d’images et de vidéos quotidiennes.
Quel genre de données analyse-t-il exactement ?
Aujourd’hui, nous détectons dans chaque image plus de deux mille détails de la mode, du luxe et du sport. Par exemple, nous reconnaissons les couleurs, les matières, les motifs, les marques, les styles, les formes, les attributs spécifiques tels que les encolures, les manches, poches, zip, franges.
Quelles améliorations techniques envisagez-vous ?
Nous enrichissons chaque jour un « dictionnaire » de la mode afin d’être en mesure d’entraîner notre intelligence artificielle à tout reconnaître dès la sortie d’un nouveau produit, car tout va très vite dans cet univers. C’est une première piste sur laquelle nous travaillons constamment. Par ailleurs, nous souhaitons également intégrer de nouvelles sources de données, par exemple Pinterest, YouTube, TikTok, afin de pouvoir couvrir tous les réseaux sociaux.
Songez-vous à élargir les périmètres d’investigation ?
Oui, nous envisageons de nous tourner vers le secteur de la beauté ainsi que celui de la déco. A terme, nous souhaitons qu’Heuritech devienne le leader de l’analyse des tendances de toute l’industrie lifestyle.
Pourquoi le secteur de la beauté ?
Nous avons eu beaucoup de demandes de groupes, dont l’Oréal, afin de mieux comprendre les demandes des consommateurs et les tendances du moment sur la couleur, les cheveux, le make-up, etc. Mais, pour le moment, nous en sommes toujours au stade de réflexion.
nous envisageons de nous tourner vers le secteur de la beauté
Quelles genre données « scannera » l’IA pour ce secteur ?
Tout ce que nous analysons avec notre œil d'humain, l’intelligence artificielle peut le faire à très grande échelle. Notre but est d’avoir des « dictionnaires » mode et beauté afin de reconnaître tous les éléments pertinents pour nos clients : le packaging, mais aussi les couleurs, le make-up, les cheveux, les produits, etc.
Retrouvez ici la première partie de l'interview de Tony Pinville.