MODE En avril dernier, Hedi Slimane plongeait les fans de l’esthétique glam rock dans la déprime en quittant la maison Yves Saint Laurent. Pour lui succéder, un designer plus low profile, Anthony Vaccarello. Alors que beaucoup se demandaient à quoi allait pouvoir ressembler les nouvelles collections, le designer belge a surpris son monde : la nouvelle campagne de pub Saint Laurent placardée en ce moment dans les villes ne montre pas l’ombre d’un morceau de tissu.
A la place, on découvre des photos en noir et blanc de visages expressifs et de corps dénudés. Photographiées par l’artiste américaine Collier Schorr, les images minimalistes jouent sur le mystère et le suspense – la collection pour femmes SS17 ne sera dévoilée que lors de la fashion week de Paris en octobre.
Des mannequins pas habillés pour vendre du tissu ? Le « coup » n’est pas sans rappeler les campagnes de Céline par Juergen Teller qui montrent parfois des natures mortes à la place de modèles habillés. Avec cette campagne, Anthony Vaccarello enfonce le clou : en mode, l’attitude fait désormais tout. Les réseaux sociaux ont célébré Cara Delevingne, Kendall Jenner, Ruth Bell, Gigi Hadid ou Lily Rose Depp en nouvelles héroïnes de caractère et, peu à peu, le « beau bizarre » triomphe.
Le temps des mannequins porte-manteaux des années 90, dont on ignorait les failles, est révolue. Le Monde magazine célébrait dernièrement « les années top-modèles ». Ce qu’on pourrait aussi appeler un enterrement de première classe pour Stephanie, Cindy, Naomi, Linda et toutes leurs copines.