Par Eléonore Orsel
IDÉES L’industrie de la mode et du textile se porte bien, merci. Dans le classement des vingt plus grosses fortunes mondiales, six proviennent de ce secteur, notamment Amancio Ortega, fondateur de Zara, et Bernard Arnault, big boss de Louis Vuitton.
A l’autre bout de l’échelle, 90% des 75 millions d’employés de cette industrie « n’ont pas la possibilité de négocier salaires et conditions de travail », d’après l’organisation IndustriALL Global Union.
Cette semaine marque le début de la Fashion Revolution Week (photo du haut à San Francisco en 2016). Ce mouvement, fondé il y a quatre ans en Grande-Bretagne par la créatrice Carry Sommers après l’effondrement des ateliers de confections du Rana Plazza au Bangladesh, est aujourd’hui présent dans plus de cent pays.
« La Fashion Revolution Week consiste à s’interroger sur la façon dont les vêtements sont produits. Où, quand, comment, par qui et dans quelles conditions ? », explique Isabelle Quéhé du bureau Fashion Revolution France.
Militant pour plus de transparence, l’organisation a publié un index regroupant une centaine des plus grandes marques de mode, de Top Shop à Urban Outfitters, en passant par Prada et Michael Kors, les classant selon les informations que les enseignes fournissent elles-mêmes sur leurs chaînes d’approvisionnement.
« Les gens ont le droit de savoir que leur argent ne contribue pas à l’exploitation humaine ou la destruction de l’environnement », estime Carry Sommers. Les plus transparents ? Adidas et Reebok, suivis de près par Marks & Spencer et H&M.
C’est que les enseignes ont tout à y gagner, notamment la sympathie de la très prisée clientèle féminine de 20-30 ans. Les marques éthicool Reformation ou People Tree, et plus près de chez nous Veja, l’ont très vite compris.
Cette année, la Fashion Week Revolution invite encore les consommateurs à interpeller les marques sur Internet avec le hashtag #WhoMadeMyClothes (« Qui a fabriqué mes vêtements ? »), en se prenant en photo avec l’étiquette de leur vêtement retournée.
Objectif de cette campagne mondiale ? « Exiger plus de transparence sur la traçabilité des vêtements », résume Isabelle Quéhé. L’an passé le mot clé avait atteint 129 millions d’internautes et près de 1 200 marques avaient participé au mouvement.
La mode engagée :
http://fashionrevolution.org/