Par Eléonore Orsel
FUTURS La reconnaissance faciale existe depuis des décennies. Mais, grâce au « deep learning », la technologie s’affine et commence à intéresser les marques grand public. Le « deep learning » ? « Une technique d’intelligence artificielle très efficace sur la reconnaissance d’images notamment », explique la MIT Technology Review.
C’est logiquement la sécurité qui écarquille de grands yeux devant les possibilités qu’offre cette technologie. Lancée le mois dernier, la caméra IQ de Nest utilise la reconnaissance faciale pour différencier membres de la famille, amis ou inconnus au bataillon. Ainsi, elle alerte le propriétaire de tout mouvement en faisant la différence entre un intrus ou Charlie (le chien de la maison).
« Nous avons combiné intelligence et qualité de son et d’image excellentes pour offrir aux consommateurs un service personnalisé : savoir quand les enfants sont rentrés de l’école ou envoyer une alerte si un étranger est dans votre salon, voilà ce que nous leur proposons », explique le fondateur de Nest, Matt Rogers (aucun lien de parenté avec George Orwell).
A l’heure où franchir les différents dispositifs de sécurité des aéroports devient un parcours du combattant, cette technologie de pointe commence à être aussi adoptée par des compagnies comme British Airways ou Jet Blue : tests de systèmes d’embarquement à partir des data-base photos des passeports des voyageurs. Delta Airlines, elle, lancera cet été un service de check-in bagages simplifié grâce au même système.
Mais la reconnaissance faciale s’invite aussi dans la consommation plus grand public, notamment en Chine. L’entreprise Face++ l’a intégrée dans les sites Alipay (un site de paiement en ligne) et Didi (le concurrent local d’Uber) pour payer ou commander une course grâce à son seul visage.
Baidu, le moteur de recherche leader au Royaume du Milieu, l’utilise aussi pour des inscriptions à des évènements. On peut imaginer à l’avenir des parcours consommateurs en magasins plus fluides avec programmes de fidélisation et services personnalisés facilités.
Cette technologie doit cependant être utilisée avec discernement : récemment, un restaurant d’Oslo qui utilisait la reconnaissance faciale pour proposer des pizzas aux hommes et des salades aux femmes a été jugé discriminatoire et sexiste. Gros bad buzz en Norvège.