FUTURS D’ici peu, l’autoroute du soleil n’aura jamais aussi bien porté son nom. Alors que la transition énergétique est au cœur des préoccupations, certains imaginent déjà la route du futur. Et celle-ci devrait être pavée de dalles photovoltaïques. Exit donc le bon vieux goudron et place au vert ?
Déjà à l’étude en Corée du Sud et aux Pays-Bas, la première route solaire de la planète sera pourtant 100% made in France. Le groupe Colas, leader mondial de la construction de routes, associé à l’Institut national de l’énergie solaire (INES) et à l’entreprise SNA, a mis au point un nouveau revêtement routier baptisé Wattway.
Pour offrir un bain de soleil à nos chaussées, rien de bien compliqué : il s’agit de coller directement sur l’asphalte des dalles photovoltaïques en résine, très fines et extrêmement résistantes, et de les emboîter façon puzzle. Exploitées comme panneaux solaires, ces routes pourront produire 300 kW par kilomètre, soit l’énergie nécessaire à la consommation de 5000 foyers.
Après un premier chantier d’application sur un parking de Vendée en juin 2016, les travaux d’un premier tronçon pilote ont démarré fin octobre sur une départementale de l’Orne. « C’est une utopie qui devient réalité », a déclaré la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royale, présente sur place pour l’occasion. Ambitieux, le PDG de Colas voit grand : « Si on recouvrait un quart des routes, on assurerait l’indépendance énergétique de la France. »
D’ici 2021, l’idée est de réaliser mille kilomètres de ces routes high tech à travers la France. De quoi fournir en électricité 5 millions de Français de manière propre, locale et renouvelable. Et malgré des prix plutôt très élevés, l’invention attire déjà de nombreux pays étrangers et collectivités locales. Alors, rien de nouveau sous le soleil, vraiment ?