Par Arnaud Pagès
FUTURS Géants des airs mis hors circulation après le terrible accident du zeppelin Hindenburg dans les années 30, les dirigeables opèrent un retour en force. Ce come-back, en germe depuis plusieurs années, a été rendu possible grâce à différents progrès technologiques, notamment l’utilisation de l’hélium, un gaz beaucoup plus stable que l’hydrogène.
Prévu pour 2020, Dassault travaille en toute discrétion sur un zeppelin futuriste qui a été pensé comme un « paquebot aérien » pour croisières luxueuses dans les nuages.
Non sans quelques difficultés, la société Hybrid Air Vehicles développe elle, Airlander 10, le plus gros dirigeable jamais construit. Avec une structure souple nettement plus légère que celle en acier des anciens zeppelins, ce monstre du ciel plus long qu’un avion de ligne volera dès l’année prochaine tandis que son grand frère Airlander 50 est déjà à l’étude. Destiné au fret, sa mise au point ouvre la voie aux dirigeables géants pouvant transporter un nombre élevé de passagers.
Plus fort, l’hôtel volant Aircruise créé par designer Seymour Powell et qui devrait voir le jour sous peu grâce au soutien de Samsung, flotte dans les airs comme une cathédrale de toile, mettant à la disposition des passagers une centaine de chambres avec vue imprenable, évidemment.
Dans le même esprit, le Wolke 7, œuvre du designer Suisse Timon Sager, est une maison volante dont l’aménagement garantit un confort équivalent à celui d’une habitation traditionnelle, mais à 100m du sol. Une façon de rester chez soit tout en prenant de la hauteur.
Présenté l’année dernière, le Stratobus (photo du haut et ci-dessous), conceptualisé par Thales, vise quant à lui la navigation stratosphérique, à 18 kilomètres minimum au-dessus du sol. A cette altitude, les vents soufflent horizontalement et leur faible puissance autorise un vol stationnaire.
Développé pour un usage militaire, sa technologie ouvre le chemin à la construction de zeppelins pouvant circuler à très haute altitude pour des vols touristiques aux limites de l’atmosphère.
Ne manquait plus qu’Amazon pour boucler la boucle. Et c’est presque fait : le géant de Seattle a annoncé la mise en place prochaine d’un parc de dirigeables pour stocker ses drones dans le ciel. Zeppelin is back !