FUTURS La Toile ne sert pas qu’à échanger des photos de lol cats et des gif rigolodésolants. Elle peut aussi se révéler hautement esthétique, jouissive, radicale et politique. Le collectif Art Hoe, constitué autour des mystérieuses Mars (16 ans), Sage et Jam le prouve avec panache.
Ce mouvement virtuel – sorte de galerie en ligne participative – demande aux personnes de couleur d’envoyer leurs contributions afin de les reposter sur Instagram, Twitter et Tumblr.
Poésies, collages, photos : un nouvel univers visuel s’est ainsi imposé en moins d’un an, surtout suivi par les femmes noires, trop souvent reléguées au rang de muses sexualisées dans l’histoire de l’art.
On découvre des images de jeunes Noirs ultra-lookés incrustées dans des tableaux de Van Gogh, Matisse et Monet, de couples queer, de posters de blaxploitation revisités et des selfies psychédéliques recouverts de messages féministes, contestataires ou antiracistes.
Parmi les participants qui postent leurs œuvres sous le hashtag #arthoe, on ne trouve pas que des inconnus. La star d’Hunger Games Amandla Stenberg, Willow Smith, la styliste Rian Phin, la musicienne et illustratrice Jenelle Lewis et la rappeuse Babeo Baggins sont de la « party ».
Pour l’année dernière, « Les personnes de couleurs sont souvent considérées comme n’ayant pas d’habilité artistique, expliquait récemment Mars au Guardian. Je veux dire aux gens de différentes couleurs qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. L’art change le monde. C’est une sorte de propagande. »
Versant arty et DIY du mouvement Black Lives Matter, le Art Hoe démontre que selfie ne rime plus forcément avec « selfish »… Et que niveau engagement, la génération K en a à remontrer à ses aînés.
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