IDÉES Les restaus à terrasses et les bars à cocktails de la Bastille peuvent se frotter les mains. Les agences Zenith Optimédia, Digitas, Marcel, Publicis 133, Publicis et Nous, toutes propriétés du groupe Publicis et disséminées un peu partout dans Paris, vont se regrouper au mois de juillet dans un ensemble situé au 17 de la rue Bréguet. De 9h00 du matin à 19h00 (et plus tard les jours de charrette), le quartier comptera donc quelques 2 000 âmes en plus. Mais, au-delà du gigantisme de l’affaire, Publicis Bastille a l’air de jouer petit bras face à un autre mastodonte de la publicité : BETC.
Les effectifs de l’agence créée par Rémi Babinet et Eric Tong Cuong au milieu des années 90 sont moindres (750 personnes environ), mais pas les ambitions. En décidant de quitter le centre de Paris (Xe arrondissement) pour Pantin, BETC fait non seulement un grand saut de l’autre côté du périph’ mais espère aussi créer une Pub City qui regrouperait son cœur d’activité dans les colossaux locaux des Magasins généraux et favoriserait aussi l’implantation de ses salariés au nord-est de la capitale.
BETC propose des prêts à taux zéro pour favoriser l’implantation de ses salariés à Pantin.
Ainsi, l’agence qui a fait la gloire de ses clients historiques comme Danone, Peugeot ou Canal + propose à ses employés des prêts à taux zéro pour acheter des logements dans les immeubles qui se construisent autour de cet énorme paquebot, longtemps réservé au stockage de céréales, avant d’abriter les douanes puis de devenir l’un des temples du street art.
Et pour attirer les nouveaux futurs propriétaires le long du canal de l’Ourcq, tout a été pensé dans les moindres détails : développement des commerces sous la houlette de la municipalité, grande halle imaginée par Augustin Legrand, cofondateur de l’asso les Enfants de Don Quichotte et propriétaire de la cantine bio le Bichat, et ouverture d’un antenne de la Bellevilloise, les Docks de la Bellevilloise. Pas très loin, la galerie Thaddaeus Ropac, déjà implantée depuis un moment, accueillera les férus d’art contemporain.
Le but de ces très grandes manœuvres ? Regrouper les énergies dans un bâtiment-amiral afin de conquérir l’international, BETC ayant toujours souffert de son image trop franco-française. On a beaucoup glosé sur la « gentrification » des quartiers populaires de la capitale. Visiblement, la banlieue est la prochaine sur la liste.
Pour suivre le projet de BETC à Pantin :
hellopantin.betc.com/fr