Par Charles Barachon
DESIGN Avant de faire son come-back, le fameux tressage en canne de rotin aura traversé les époques et, au meilleur de sa forme, marqué les esprits. Notamment avec la chaise n°14 de l'Allemand Michael Thonet, qui fait partie des icônes industrielles les plus célèbres de tous les temps.
Produite en 1859, vendue à plus de 50 millions d'exemplaires dans le monde entier dès 1930, cette « chaise bistrot » par excellence innove alors pour son cintrage élégant en hêtre massif.
Avec pour complice la cure de jouvence actuelle des matériaux naturels, le cannage s'allie désormais à des textures plus tranchées. Rompu à la technique, Thonet vient ainsi d'éditer un canapé et une lounge chair signés Gamfratesi où le cannage, associé au tissu, apporte une note majeure et aérienne (photo du haut et ci-dessous).
Chez Colonel, on le retrouve au plafond dans une déclinaison conique d'abat-jour pour suspensions, marié à une gamme de couleurs franches pour la structure en métal.
Venu des Landes, le tout jeune éditeur Bosc s'y colle aussi pour son fauteuil Xistera, imaginé par Accoceberry & Iratzoki, haut cocon à la ligne massive allégée par le fameux tressage ajouré.
Même le tapis n'a pu y résister : le duo Studio Job, formé par Nynke Tynagel et Job Smeets, reprend le motif du cannage en bleu et rouge pour sa série Hexagon.
Idem côté numérique, puisque Mathieu Lehanneur a conçu une radio qui arrange la rencontre entre la technologie et le côté végétal du rotin tressé.
Question motif, surtout à travers ses accessoires, la maison Dior a quant à elle toujours rendu hommage au cannage, clin d'œil instauré par Christian Dior et adressé aux chaises Second Empire utilisées pour le premier défilé couture de la marque, avenue Montaigne. Quand le naturel revient au galop, il remet le cannage en selle.