IDÉES Comme beaucoup de pièces mode de ces dernières saisons (la jupe en néoprène, les Birkenstock, la doudoune XXL), la tatane de natation fait partie du courant « beauch » : en les voyant pour la première fois, on ne saurait dire si on trouve ça horrible ou tellement kisch et pratique que fabuleux (d’où la contraction de « beau » et « moche »).
Ainsi va l’histoire récente de la claquette. Et pour mieux comprendre comment l’accessoire préféré de Franck Ribéry a réussi le tour de force de devenir un pic de la tendance estivale, examinons la stratégie qui fait que la claquette claque.
1) S’APPUYER SUR LES INFLUENCEURS
Portée par Drake sur ses dernières photos promo et une flopée de top models à la pédicure parfaite sur Instagram, la claquette est passé en quelques semaines d’accessoire de touristes façon Martin Parr à un must-have décontracté et presque chic.
2) FAIRE S’ENTRECHOQUER LES GENRES
Cette saison on a ainsi vu des modèles de claquettes en plastique siglées Calvin Klein, Adidas et Nike portées dans des séries mode avec des robes haute couture.
3) MISER SUR L’EXCLUSIVITÉ
Rihanna vient de sortir un modèle pour Puma (The Fur Slide) qui traduit bien l'esprit contradictoire de ce tube de l'été. Des sandales à poils « sold out » en un jour après leur mise en ligne mais encore trouvables sur eBay. Le prix de ce modèle réinventé version glam avec de la fausse fourrure et du satin ? 80 €.
4) DÉTOURNER LA FONCTION PREMIÈRE
Rihanna précise que ses Flur Slides ne sont pas faites pour la sortie de douche ou le vestiaire mais « conçues en pensant au style et au confort puisque [elle] voyage énormément ».
5) S’ANCRER DANS LA RÉALITÉ
Début mai, Nicola Gavins, une serveuse canadienne, postait sur les réseaux sociaux une photo de ses pieds ensanglantés en raison de stilettos exigés par son patron. A la même période, The Guardian révélait qu’une standardiste de la City avait été renvoyée car elle refusait de porter des escarpins, relançant le débat sur la condition des femmes au travail. Relaxante, plate et unisexe, la claquette ne serait-elle pas l’arme ultime du féminisme ?