BEAUTÉ Essences rares, matières premières d’exception, écrins précieux : après les précurseurs Armani, Dior, Chanel, Guerlain ou Hermès, plus une grande maison de luxe qui n’ait sa collection privée de parfums.
Mais inutile de chercher ces flacons chez Séphora ou Marionnaud, leur distribution est à l’image de ces jus d’exception : ultra-sélective. On les dénichera donc dans les magasins des marques, dans leurs flagships et dans quelques rares corners.
« La profusion de lancements de parfums – 1 350 par an dans le monde contre 350 il y a vingt ans – a désorienté les consommateurs, nous devions réagir à ces excès », explique Sandrine Groslier, présidente de Clarins Fragrance Groupe.
Chez certains, comme Guerlain, on dénombre plusieurs gammes de collections exclusives : l’Art et la Matière, les Parisiens et les Parisiennes, les Déserts d’Orient ou encore les Elixirs charnels.
La maison Yves Saint Laurent a, elle, sélectionné cinq pièces iconiques de son histoire pour créer son Vestiaire des parfums. Tuxedo, Caban, Saharienne, Trench et Caftan composent ce dressing olfactif de luxe aux flacons aux lignes épurées.
Et le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Au printemps dernier, Dior ouvrait rue Saint-Honoré à Paris une boutique éphémère exclusivement dédiée aux seize parfums de sa collection privée (photo du haut).
Dernière maison à avoir cédé et pas des moindres : Louis Vuitton, dont le dernier parfum commercialisé, Eau de Voyage, datait tout de même de 1946. Résultat, une gamme composée de sept précieuses fragrances inspirées du monde du voyage cher à la marque depuis sa création.
Preuve de l'investissement des marques sur ces collections élitistes, le parfumeur Jacques Cavallier-Belletrud a travaillé plus de quatre ans sur cette collection pour laquelle il n’a eu, assure-t-il, « aucune contrainte de budget ni de brief ». Car l’essentiel pour la haute parfumerie, c’est d'engranger du prestige pour la maison-mère. Et ça, ça n’a pas de prix.