MODE Après la tragique tuerie d’Orlando dans un club gay à l’esprit particulièrement festif, le défilé Prada été 2017, il y a quelques jours à Milan, résonnait étrangement (photo du haut). La culture rave, club, techno, free party célébrée ces derniers mois par Hood By Air, Gosha Rubchinskiy, Vetements, Anthony Vaccarello, Gucci, Fendi, Marc Jacobs, Alexander Wang ou l'excellent Tumblr russe mademuaselle diary atteignait ici son paroxysme.
Dans un set industriel illuminé par des néons couleur arc-en-ciel, Miuccia Prada a fait défiler son armée de models dans des looks de teufeurs de luxe. Chapeaux de camping, sandales massives, anoraks imperméables aux imprimés fous, torches autour du cou, bouteilles d’eau, sacs à dos, paire de chaussures accrochée aux sacs, sangles : les mannequins semblaient parés pour un week-end de nuits blanches dans un entrepôt en rase campagne.
Pour couronner le tout ? Une bande-son très 90’s constituée d’hymnes dance mythiques pour les amateurs de MDMA et de BPM – on a même entendu le Insomnia de Faithless entre Madonna et Björk.
Mais au-delà de la fête, c’est aussi l’idée du trip et de l’ailleurs qu’explorait Miucca. Avec les tensions géopolitiques récentes et le drame des migrants, ces guerriers et amazones semblaient autant prêts à danser qu’à partir au combat mais aussi à s’ouvrir à d’autres cultures : aux détails rave de la collection s’ajoutaient des influences ethniques – superbes turbans exotiques – telles des images subliminales.
Certes, il ne s’agit que de mode. Mais il est bon de se rappeler que par temps difficiles, danser sous la boule à facettes a toujours été un exutoire salutaire. C’est même cela qui a fait de Berlin, Beyrouth et Tel Aviv des grandes capitales du clubbing où se presse le monde entier pour oublier que demain existe.