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L’airspace va-t-il tuer le design?

Par Patrick Thévenin

IDÉES Aujourd’hui les cafés, les restaurants, les espace de coworking, les bureaux des start-up, les boutiques bio se ressemblent tous : même mobilier, même choix des matériaux, même ambiance feutrée, et ce qu’on soit à Séoul, New York, Paris ou Los Angeles.

tendance design airspace

Joli le bar à vins, mais comme un aire de «déjà bu».

La déco branchée est devenue passe-partout. C’est du moins ce qui ressort d’un très long article du site américain The Verge, une enquête ad lib sur l’uniformisation du design des lieux de vie. Un univers dénommé « airspace » où les tables en bois brut, les lampes industrielles suspendues par un fil, les murs en brique et les tables basses en losange sont devenus le kit obligatoire.

La faute à qui ? Aux réseaux et applis sociaux comme Instagram, Airbnb, Tumblr, Pinterest ou Foursquare. Et donc en premier lieu à la Silicon Valley qui a popularisé à coups de filtres pour Smartphones une esthétique urbaine qui se veut authen-chic mais sonne de plus en plus, à force de se dupliquer, authen-toc.

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Le siège social de Airbnb à San Francisco.

Mais la faute est aussi partagée : dans les années 2000, des magazines de déco comme Wallpaper ou AD ont imposé un design passe-partout et plus abordable, qui a poussé des géants de l’ameublement comme Ikea à se mettre à la page d’un certain style industrialo-scandinave où la platine vinyle aurait remplacé le bon vieux feu de cheminée.

Bref, les logements pour bobo ressemblent désormais à des appartements témoin pour Airbnb. Ce n’est pas très grave mais, comme toute uniformisation, c’est inquiétant.

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Prague ou Paris ?

On peut aussi considérer ces cinquante nuances de gris de la déco, comme l’aboutissement ultime des prophéties des années 90 sur le nomadisme et la mobilité que prophétisait la tendanceuse Faith Popcorn et qui sont devenues les valeurs ultimes de ce début du XXIe siècle.

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Bienvenue dans l'airspace.

Roam en est l’un des avatars ultimes. La nouvelle plateforme qui buzze permet à ses adhérents (moyennant un loyer d’environ 2 000 €) de changer d’appartement tout autour du monde sans être dépaysé puisque les résidences sont toutes conçues selon le même modèle : cuisine partagée, chambres privées avec sanitaires et salle de bain personnels, espace de co-working et hi-fi haut débit of course.

L’enfer existe donc, et il se pourrait bien qu’il se cache sous une copie d’un fauteuil Eames.

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