Par Charles Barachon
DESIGN Aussi indispensable à un intérieur que porteur d'une aura innée, le luminaire a trouvé un nouvel élan dans des réalisations pointues. Comment ? En sortant des lieux communs tout en se nourrissant de styles, traditions ou savoir-faire ancrés dans l'histoire.
Ainsi, le Studio Wieki Somers s’est-il tourné vers le Japon. Après des voyages d'études au pays du Soleil-Levant, le duo néerlandais, sorti de la fameuse Design Academy d'Eindhoven, a conçu Aoyama New et Meiyo Honor, deux lampadaires magnifiques édités par la galerie Kreo en six exemplaires. Le tout est inspiré des formes de l'art de vivre nippon.
Le Japon traditionnel a également conduit les frères Bouroullec à développer un luminaire de prestige, toujours édité par Didier Krzentowski : leur Light Screen Urumi utilise une technique de laque typique de Wajima pour atteindre une chaleur assez magique dans l'art du reflet.
« Les hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller. » Cette maxime, écrite non par Dalida mais par Friedrich Nietzsche, sied à merveille à la série Optical du jeune Britannique Lee Broom (ci-dessous et photo du haut), globes élégants aux rayures noires asymétriques, graphiques et très Op Art, qui doivent aussi à l'héritage du grand Gino Sarfatti.
Dans cet esprit de retour aux classiques épurés de la modernité, trois créations frappent juste :
le lustre Parisienne Opéra de Régis Botta en laiton et aux abat-jour en verre partiellement sablé ;
le lampadaire ludique et solaire Mini Eclipse de Pierre Charpin ;
les lustres spécialement créés pour Herman Miller lors du dernier Salon de Milan par Michael Anastassiades, dans son installation aérienne The Double Dream of Spring.
Dans la catégorie « effet de matières », la mention spéciale revient à l'applique Iris grise de Garnier & Linker.
Son verre fondu répond parfaitement au rôle d'un luminaire : emmener l'être humain vers un autre univers.