Par Charles Barachon

BRIAN CALVIN, GALERIE ALMINE RECH
Brian Calvin peint des adolescentes maquillées et sophistiquées, hautes en couleurs et presque psychédéliques. Troublantes dans leur ressemblance et leur duplicité, fragiles et touchantes ou un peu blasées et faisant quatre fois leur âge, elles affrontent le regard du spectateur et leur entrée dans le monde adulte, entre tristesse, ennui et ingénuité, comme remuées par une ritournelle intérieure.

Brian Calvin. Court. galerie Almine Rech.

Beautés à la Botticelli, à la Modigliani, elles sont bien sûr le reflet des vanités et de la vacuité du monde. L'Américain, qui a quelque chose d'un Alex Katz de la côte Ouest, peint aussi de très beaux bords de mer, de plus en plus épurés et maintenant exécutés avec du sable. Une peinture fascinante.
Jusqu'au 12 avril. 64 rue de Turenne, 75003 Paris.

FLORIAN & MICHAEL QUISTREBERT, PALAIS DE TOKYO
Les frères Quistrebert ont atteint le degré ultime de l'anachronisme : organiser la rencontre inopinée entre l'abstraction lyrique et l'art cinétique, entre Fautrier, De Staël et l'op art. Une rencontre du troisième type où se croisent larges coups de brosse empâtés, caricaturés et flirtant avec le mauvais goût, reflets de peinture de carrosserie et scintillements de LEDs.

Florian & Michael Quistrebert. Court. Palais de Tokyo.

Les toiles, embrochées à la verticale sur des barres en métal, tournent sur elles-mêmes comme des danseuses du Lido qui se seraient lâchées sur les calories. L'art bascule alors dans un état qui tient autant du psychédélisme que de la créature fantastique. Une peinture de la sublimation, des contraires et de l'excès, proche de l'esprit de Bataille. Un must de printemps.
Jusqu'au 16 mai. 13 avenue du Président-Wilson, 75116 Paris.

OSCAR TUAZON, GALERIE CHANTAL CROUSEL
Construire, c'est son dada. Dans les galeries ou en plein Alaska, où, toujours dans une veine proche de l'art minimal et du land art, Oscar Tuazon érigea un abri entre les arbres et la neige à l'aide de matériaux recyclés et d'éléments trouvés sur place.

Oscar Tuazon. Court. galerie Chantal Crousel.

Cette fois, ses architectures alternatives créent un univers dédié aux mots, un espace pour la lecture collective. Ces bancs, étagères, espaces habitables en bois et métal tissent dans la galerie Chantal Crousel tout un réseau de possibilités pour lire assis, s'approprier des mots en marchant, en flânant dans les rues.
Jusqu'au 16 avril. 10 rue Charlot, 75003 Paris.