Par Nadège Folliot
IDÉES Evénement à Londres il y a quelques jours : à l’heure où l’Angleterre sortait de l’Union européenne, un réfrigérateur communautaire apparaissait dans un centre commercial du quartier de Brixton (photo du haut et ci-dessous). Derrière cette initiative, l’association The People’s Fridge, qui a récolté les fonds nécessaires avec une opération de crowdfunding.
Le frigo, baptisé Freddie, est rempli par les restaurants et les habitants du quartier qui viennent y déposer leurs denrées superflues (fruits et légumes, laitages, etc.) et chacun peut venir s’y servir à sa guise.
En Inde, Pauline Minu a eu la même idée après avoir vu un homme fouiller les poubelles de son restaurant : elle a installé un frigo à l’extérieur de son établissement qu’elle a mis à disposition des SDF. A la fin de son service, elle y dépose des denrées rapidement périssables qu’elle devait autrefois jeter. Aujourd’hui, les passants se sont appropriés le concept et y laissent également de la nourriture.
Cette vague écolo-humaniste vient de Berlin où, dès 2012, les frigos communautaires ont commencé à fleurir un peu partout. On compte 1 700 Lebensmittelretter, ou foodsavers, comme on appelle ces bénévoles, rien qu’à Berlin et près de 8 000 dans toute l’Allemagne qui installent et entretiennent plusieurs réfrigérateurs chez les commerçants ou en pleine rue. Et le phénomène va en s’amplifiant un peu partout.
En Belgique, c’est l’association Corvia, connue pour ses actions choc comme l’élection de Miss et Mister SDF, qui a installé le premier « frigo ouvert ». Passants et commerçants de la ville de Schaerbeek, en région bruxelloise, sont invités à le remplir en spécifiant sur l’emballage ce qu’il contient, la date de fabrication du plat et le nombre de personnes pour qui il est prévu. L’initiative fait des émules puisque c’est maintenant toute la Belgique qui a adhéré au phénomène. L’ère des food activists ne fait que commencer.