Par Charles Barachon
DESIGN Et si les roches avaient trouvé dans le design un terrain de prédilection pour apporter leurs vertus à notre quotidien ? Diffuseurs d’ondes positives, dotées d’un charme mystique voire mystérieux, elles incarnent aussi à merveille la beauté multiple léguée par Mère Nature, question textures, couleurs, formes.
Au Salon de Milan, qui vient de baisser le rideau, les nouvelles Voie Lights de Sabine Marcelis ont fait la part belle aux nervures nobles du marbre (Bloc Studios), qu’un anneau de néon traverse dans un dialogue où la matière s’offre une renaissance en position « on ».
Néon + roche chez Sabine Marcelis.
Autre combinaison avec le marbre chez l’Américaine Lindsey Adelman, qui vient de réaliser une lampe biomorphique en verre soufflé (Catch Rock Lamp), sorte de mollusque échoué sur un échantillon de strate géologique, rencontre lumineuse entre les éléments.
Lindsey Adelman, et la lumière fut.
Dans un registre qui va cette fois cherché du côté de la rondeur de la roche pour se concentrer sur son côté zen, le lampadaire Gi (« la bonne décision » en japonais) à l’influence nippone de Wieki Somers (Rotterdam), cherche l’équilibre parfait entre sophistication et simplicité. Autant qu’entre artifice et naturel, puisque son socle se compose de… béton polyester.
La lampe Gi de Wieki Somers.
Produit en édition limitée (six exemplaires), le luminaire fait partie d’un ensemble de sept lampes (Mitate) rendant hommage aux sept codes d’honneur que tout samouraï digne de ce nom se doit de maîtriser.
La roche est aussi une affaire de temps, de sédimentations laissant apparaître les traces de sa composition aussi chimique qu’aléatoire, à l’instar d’un marbre ou d’une éruption volcanique.
Le Stromboli spirit de Formafantasma.
Sur les traces de l’Etna et du Stromboli, dans un souci de domestication locale de la catastrophe naturelle, le duo italien Formafantasma a ainsi réalisé un ensemble de vases et d’objets décoratifs mixant pierres de lave volcanique sicilienne et verre soufflé de Murano.
Les strates de Fernando Mastrangelo.
Fernando Mastrangelo, un autre Italien, replace lui aussi l’homme à l’aune du temps géologique. Dans sa nouvelle collection de mobilier (Escape), les strates colorées de silice, sable et poudre de verre se laissent contempler comme des paysages éternels. Le design avec une âme.