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Les artistes s’approprient les espaces publicitaires

Par Mathieu Perrichet

CULTURES Symptomatiques de nos sociétés de consommation, les panneaux publicitaires ont envahi l’espace public depuis bien longtemps. Ici, nous vantant les mérites d’un shampoing révolutionnaire. Là, nous incitant à partir en escapade dans une voiture dernier cri. Pas loin de l’overdose, certains commencent à vouloir se réapproprier la rue en remplaçant la réclame par de l’art.  

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Une des interventions d'Etienne Lavie à Paris.

Il s'agit de remplir les rues d’inspiration

C'est le cas notamment de la start-up bordelaise Ôboem créée en juillet 2016. Son pari ? Miser sur le financement participatif pour se payer quelques coûteux espaces publicitaires. Et troquer ainsi la pub contre des reproductions d’œuvres d'art choisies par des internautes-mécènes.

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Ôboem prône le financement participatif pour offrir à l'art des espaces pub.

« Notre but, c’est de démocratiser l’art en permettant à tous de devenir acteur d’un projet qui veut repenser le rôle de l’affichage dans l’espace public. Il s'agit de soutenir des artistes et de remplir les rues d’inspiration », explique t-on chez Ôboem.

Ce concept de squattage de panneaux publicitaires fait des émules. A Montpellier, en juin 2016, durant une semaine, les affiches d’une station de tram ont été remplacées par des œuvres d’art. Derrière ce happening, la Blended Art Gallery et Cercle Rouge, une plateforme de financement participatif spécialisé dans l’art.

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Le tram montpelliérain pris d'assaut.

Toujours à l’initiative de Cercle Rouge, cette fois associée au site Street Art Avenue, une pétition a été adressée à Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, et Anne Hidalgo, maire de Paris, en octobre dernier afin de pouvoir organiser une opération semblable dans la capitale.

Dans le même esprit, un collectif désireux de réduire la pub dans l’espace public – « Nos regards ne sont pas à vendre ! », clame leur slogan – avait converti une vingtaine de panneaux publicitaires à Lille en œuvres d'art à l’automne dernier en y accrochant de vrais tableaux. Leur action avait pour but de protester contre une immense bâche publicitaire recouvrant le musée des beaux-arts en travaux.

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A Lille, des tableaux sur des bâches publicitaires.

De l’autre côté de l’Atlantique aussi l’art se met à hacker la pub. Ainsi, à New York, le collectif Art in Ad Places (AiAP) a décidé de s’associer, tout au long de l’année 2017, avec un artiste différent chaque semaine afin de substituer les réclames sur les cabines téléphoniques par des affiches artistiques (ci-dessous et photo du haut). « Une réponse active et artistique à la prolifération infinie de la publicité urbaine dans New York et ailleurs », justifie AiAP.

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A New York, les œuvres de Adama Wallacavage et Jim Houser.

A l’instar d’autres projets comme ceux des artistes Etienne Lavie à Paris et Milan (photo du haut), ou Brian Kane à Boston, l’art, loin d’être à la rue, s’y affiche de plus en plus en 4x3 et semble avoir l’intention de s’y imposer toujours plus à l’avenir. Pour le plus grand plaisir de nos yeux.

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