Par Charles Barachon
CULTURE Vivre entouré d’œuvres d'art, c'est chic. Et vivre entouré d’œuvres d'art accrochées sur une autre œuvre d'art ? Apparu au XIIIe siècle, théâtre du monde exotique à domicile dans sa version panoramique, le papier peint étire à nouveau ses rouleaux pour une expérience d'art total. Sans aucun complexe.
Le parrain de ce revival est sans aucun doute Andy Warhol. En pleine gloire pop art, l'Américain avait imaginé un papier à tapisser orné de vaches psychédéliques pour son exposition au Moderna Museet de Stockholm en 1968.
Pour gommer les frontières entre arts décos et arts plastiques, il habilla ainsi les murs du portrait de Mao pour y accrocher ses Flowers sérigraphiées ou, à l'inverse, de ses bovins bêtas en arrière-plan de ses Jackie Kennedy.
Dans le lignage warholien, un artiste dandy et post-moderne comme John Armleder a lui aussi envoyé paître les murs blancs du sérieux white cube, en jouant la carte du ton sur ton, avec un all-over décoratif où le même motif de cible se retrouve sur le tableau et sur la tapisserie de papier.
Des stands de foires et des cimaises des musées aux intérieurs domestiques, il n'y a qu'un pas que la petite entreprise bretonne Wallpapers By Artists a franchi en proposant des éditions très limitées (entre 200 et 300 rouleaux, vendus pièce entre 24 et 50 €).
Les motifs de la Suissesse Mai-Thu Perret, partisane convaincue du papier peint, reprennent ainsi les codes des avant-gardes à la sauce arts appliquées, alors que les teckels de Loïc Raguénès mettent la banalité en abyme avec drôlerie dans un retour kitsch au marron 70’s.
De l'art vraiment pour tous, du sol au plafond, mais pour une seule fois… A moins de pouvoir emmener ses murs sous le bras en cas de déménagement.
Pour vous offrir un papier peint d'artiste:
Wallpaper By Artists.