Par Gabrielle Stérin

BEAUTÉ Septembre 2012. Kim Kardashian poste une photo d’elle sur son compte Instagram ainsi légendée : « Wanna see how @scottbarnes68 contours ?! » Résultat ? 69 000 likes et l’avènement d’une technique de maquillage sobrement baptisée « contouring ». 

Le contouring de Toni Garnn.

Si le nom est inédit, le procédé ne l’est pas vraiment. Les make-up artists ont de tous temps joué sur l’ombre et la lumière pour éclairer les zones qui savent la capter et foncer celles qui méritent d’être affinées. 

Les femmes aussi sont  sensibilisées à ce procédé depuis la nuit des temps. Il suffit  de relire le mode d’emploi du stylo Touche Eclat d’Yves Saint Laurent, ce stylo, lancé en 1992 (Kim avait 12 ans), à poser sur l’arête du nez, le menton et le coin interne de l’œil, pour s’en convaincre.

Après une petite année, la combine du contouring est remplacée par celle du strobing, où les ombres sont oubliées et seul l’enlumineur, dégainé. A partir de ce moment, tous les coups de pinceaux sont permis.

Heidi Hamoud en plein baking.

Le chroming (qui consiste à éclairer les zones bombées du visage à la pointe d’un rouge à lèvres nude et satiné) est mis au point par Dominic Skinner, make-up artist M.A.C Cosmetics, suivi par le baking (révélé par la maquilleuse australienne Heidi Hamoud, adepte de cette tendance qui consiste à tout poudrer pour mieux être maquillée), puis, aujourd’hui, par le draping (où le blush joue les guests), lancé par Gilbert Soliz, maquilleur international Marc Jacobs Beauty. 

Pourquoi cantonner au maquillage ce qui fonctionne si bien ? Parce que les youtubeuses, instagrameuses et autres blogueuses ont flairé le potentiel de tous ces mots ultra dégaine, nombreuses sont celles qui se sont essayées à le décliner.

Même les cheveux s'emballent sur le «ing» (ici, le strobing de Cara Delevingne).

En tête des recherches côté soins ? Le multimasking et son armée de masques de soins posés en simultané sur le visage. Et dans l’hair ? Les coiffeurs rivalisent eux aussi d’ingéniosité : lighting (les reflets naturels révélés mais la masse à peine éclaircie), hair strobing (le coloriste travaille sur la lumière, jusqu’à deux tons d’écart avec la couleur naturelle des cheveux, et évite les tons trop foncés qui jouent sur la densité), etc. 

Là encore, rien de bien neuf : la technique ne change pas, seuls les noms se sont adaptés et anglicisés. Merci à la sémantique, sans qui rien n’aurait été possible.