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France: l’exception culturelle beauté?

 Par Sasha Melman

BEAUTÉ Impossible d'y échapper, pour peu qu'on soit équipé d'un accès à Internet et d'un téléviseur en état de marche : en 2016, les femmes de la famille Kardashian imposent aux jeunes filles du monde entier leurs critères de beauté caractéristiques : extensions capillaires, faux cils épais comme des pinceaux, routine maquillage comportant autant d’étapes que le tour de France, médecine esthétique à foison.

Sacrées grandes prêtresses du contouring (cette technique de make-up obscure consistant à jouer sur les reliefs et la lumière en mixant plusieurs tonalités de fonds de teint), elles ont donné naissance à un nouveau standard, celui de la néo-vixen, un idéal à mi-chemin entre la strip-teaseuse et la MILF sophistiquée plébiscité de l'Australie à l'Amérique profonde en passant par l'Ukraine et les Emirats Arabes Unis. Bref, partout dans le monde. Ou presque.

beauté design toni garnn

Tonni Garnn, toute en contouring.

En France, c’est le flop. Le cliché bon chic bon genre de « la Parisienne »  perdure, incarné par des personnalités au look laid back comme Caroline de Maigret ou la blogueuse Jeanne Damas. Le mythe voudrait que la Frenchy, quasi tombée du lit, accessoirise simplement ses messy hair d'une couche de rouge à lèvres Saint Laurent et de quelques gouttes de parfum. Le New York Magazine, interpellé par cette distinction toute française, titrait d'ailleurs récemment : « Why French women don’t contour. »

beauté design jeanne damas

Jeanne Damas sur son compte Instagram.

Certes, l’esthétique néo-vixen séduit pourtant hors de Paris – il suffit de se rendre dans un club de province un samedi soir, de se connecter à Instagram ou d'observer les jeunes banlieusardes venues au Forum des Halles pour s'en rendre compte. Mais les égéries des grandes marques de cosmétiques restent hermétiques au contouring et autres sculpting, et les pages beauté de la presse féminine française n'ont toujours que les mots « nude » et « effortless » à la bouche.

Le cliché bon chic bon genre de “la Parisienne” perdure, incarné par des personnalités au look laid back comme Caroline de Maigret ou la blogueuse Jeanne Damas.

Depuis 2015, l'industrie cosmétique (L’Oréal, Estée Lauder, Clinique, Nars) commence  timidement à lancer des kits spécialisés et des produits destinés à travailler le sourcil en France (que la néo-vixen porte épais et discipliné, quand elle ne s'essaye pas à la micro-pigmentation en institut) , ceux-là mêmes qui cartonnent depuis plusieurs années dans le monde entier. Vous avez dit « exception culturelle » ?

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