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Tout le monde veut de la dirty painting

Par Charles Barachon

CULTURES C'est dans les œuvres de l'Américain Cy Twombly, truffées de coulures, gribouillis, tâches, bavures de mots et salissures, qu'on peut situer les prémices d'un des styles les plus notables en art aujourd'hui : la peinture craspec. 

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Cy Twombly, «Ferragosto II» (1961).

Expressionniste abstrait à part, inventeur d'un primitivisme d'un genre nouveau quand il apparaît sur la scène de l'art au milieu des années 60, Twombly est resté un maître de ce style, qu'on retrouvera à New York dans les années 80 chez le jeune néo-expressionniste Julian Schnabel. 

Cette allure souillée, qui concerne aussi bien la peinture figurative que l'abstraction trouve chez chaque artiste un motif et un sens particuliers, pour arriver aujourd’hui à devenir un véritable courant.

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Fredrik Vaerslev, «Untitled, Canopy Painting Cream And Orange VII» (2012).

Dans les tableaux abstraits de Fredrik Vaerslev, qui, au cours de leur réalisation, les laisse volontiers dehors dans un froid glacial ou sous une pluie battante, ce sont les aléas de la nature combinés au geste de l'artiste qui créent cette facture altérée. Minimale mais atmosphérique, la peinture du Norvégien en est d'autant plus sublime.

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Ida Tursic et Wilfried Mille, «La Jeune Fille au singe» (2012). Court. Almine Rech Gallery.

Chez Ida Tursic & Wilfried Mille (photo du haut et ci-dessus), dégoulinures et amas de peinture travaillés par touches grossières ou dans une gestuelle type action painting américain se répandent très souvent dans leurs tableaux. 

Qu'il s'agisse de paysages ou de portraits, ces salissures, synonymes dans leur peinture de liberté expressive, presque punk, mais aussi d'humour, souillent par exemple les visages et les corps de jeunes femmes dénudées, peintes dans des poses érotiques ou carrément sexuelles, qui trouvent leur source sur le web.

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Sterling Ruby, «TCOM Kuwait» (2015).

Sterling Ruby, le très coté artiste vivant à Los Angeles, est une autre figure de cet esprit dirty. Ses toiles monumentales abstraites sont posées au sol dans son atelier, puis balayées avec de la peinture qui accroche au passage détritus et saletés, avant, parfois d’être entourées d'élastiques colorées en guise de cadre. Une fois terminées, elles ressemblent à des vues aériennes de zones de conflits militaires ou des constellations célestes. Sale oui, mais jamais dégoûtante cette dirty painting.

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