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Vive le «weak power»!

Par Violaine Schütz

 IDÉES Ces dernières années, montrer ses failles de star n'était pas une attitude très prisée. Pour les people en vue, Instagram était d’ailleurs devenu une extension de Photoshop : pas de larmes s’écrasant sur un kebab trop gras, une peau vierge de tout bouton et des cheveux d’une splendeur éblouissante, comme pour éviter d'être prise pour une loseuse façon Lindsay Lohan ou Britney Spears se laissant aller à leur « normalité ».

L'ère de la win affichée laisse peut-être la place à d’autres sentiments: sincérité, humilité, vulnérabilité.

Cette ère de la win affichée laisse peut-être la place à d’autres sentiments : sincérité, humilité, vulnérabilité. Comme un souffle salvateur de weak power. Overdose de femmes idéales-gourous nous abreuvant de leurs conseils de vie (Gwyneth Paltrow et Jessica Alba en tête) ? Le mythe de la wonder woman capable d'élever son gosse en préparant un smoothie green tout en passant un coup de fil boulot a en tout cas du plomb dans l'aile.

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Enjoy Phoenix, ex-vilain petit canard.

Il y a eu d'abord le succès d'Enjoy Phoenix, cette blogueuse beauté française qui a expliqué dans une de ses vidéos combien elle était impopulaire au lycée, avant de devenir reine des abeilles et auteure du best-seller Enjoy Marie en librairie.

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Même Rihanna baisse les armes.

Puis Rihanna, l’égérie au corps zéro défaut, abonnée aux hits et aux collabs prestigieuses (Dior, Puma, Mac), dévoile sur son dernier album, Anti, une autre facette moins « bitch you better have my money ». Lâchant les armes pour les larmes, elle demande plus de « considération » sur une chanson du même nom, intitule un morceau Desperado et reprend le symbolique (par son titre) Same Old Mistakes de Tame Impala.

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Beyoncé, un chouïa moins glam qu'à son habitude.

Enfin, la power girl ultime, Beyoncé, qui a fait la couverture du Time en tant que « queen of the world », vient d'avouer avec son album Lemonade que le cocktail du succès était plus amer qu'il n'y paraît. La reine des charts a beau être mariée à un boss du hip hop, considérée comme une chanteuse talentueuse, une icône mode, une styliste très demandée (on en passe), elle n'affiche plus le sourire Ultra Bright époque Destiny's Child.

Après avoir affirmé son « black power » dans un clip politique prononcé (Formation), elle dévoile sa vulnérabilité en chantant à demi-mot qu'elle a été trompée par son héros d'époux, Jay-Z, entre deux tubes planétaires et visites à la Maison blanche. Fini le storytelling ? Ne rêvons pas, mais peut-être place à un peu plus de conscience et de sincérité.


Rebelle, tressée, munie d'une batte de baseball et multipliant les allusions aux Black Panthers, la nouvelle Mademoiselle Knowles prouve qu'elle n'est pas que ce robot control freak qui a perdu le sens des réalités en enfilant une énième robe Gucci.

On entend d'ailleurs la voix de Malcolm X sur un titre clamer : « La personne la plus insultée en Amérique est la femme noire. La personne la plus vulnérable est la femme noire. La personne la plus négligée est la femme noire. » Que la maison (le royaume Carter) accepte l'échec, c'est peut-être la plus grande force de cette Lemonade au goût doux-amer. Weak power, on vous dit.

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