IDÉES On pensait l’esthétique « porno chic » chère au tournant des années 2000 enterrée avec le départ de Carine Roitfeld du Vogue, le retrait du fashion game de Tom Ford et les accusations portées contre les attitudes salaces de Dov Charney, boss d’American Apparel, et du photographe Terry Richardson. Surtout qu’Instagram et Facebook étaient formels : cachez ce sein que je ne saurais voir, sous peine de susprendre votre compte.
C’était sous-estimer le pouvoir du sexe qui, malgré l’overdose de pubs de filles nues mangeant du yaourt (on ne comprendra décidément jamais pour des raisons flagrantes d’hygiène), fait toujours autant vendre.
Anna Ewers pour Alexander Wang.
Ainsi, il y a un peu plus d’un an, Balmain jouait la carte du « hot » avec des bombes en robes très échancrées. Et Alexander Wang a fait de sa collection de tee-shirts transparents « Parental advisory » et de jeans un véritable objet du désir en demandant à Anna Ewers d’écarter les jambes sur un lavabo ou de tomber le bas (ainsi que le haut).
Kenzhot.
En mars dernier, Diesel a lancé sa campagne sur le site Pornhub et Kenzo fait poser ses mannequins en décolletés et mini-jupes dans des poses lascives sur Instagram. Mais cette saison, c’est surtout Calvin Klein qui fait monter la température d’un cran. Pour ses nouvelles publicités printemps-été 2016 signées Harley Weir et intitulées Erotica, la marque de sous-vêtements américaine y va à fond dans la provoc’.
Le «belfie» façon Calvin Klein.
On y voit ainsi Kendall Jenner en train de « goûter » une sorte de fleur et de presser un pamplemousse juteux à la forme évocatrice (photo du haut). Le slogan s’avère également des plus sexiplicites : « I eat my calvins. » Loin du « calvinisme », Abbey Lee Kershaw met carrément la main dans le slip, Saskia de Brauw enlace amoureusement une brebis et Klara Kristin pose cuisses écartées pour montrer ses dessous fleuris.
Klara Kristin en contre-plongée.
Ni l’arrêt des couvs à poil de Playboy ni l’imagerie plus habillée de Beyoncé et Rihanna ne semblent pouvoir inverser la donne. Seul antidote possible au come-back de la fesse ? Le visionnage de Game Of Thrones qui, selon une étude récente, ferait baisser la consommation de porno… Même le chic ?