Par Violaine Schütz
IDÉES Début des années 2000 : avant le boom des it-girls et de la télé-réalité, Paris Hilton incarnait la fille mondaine sans métier apparent s’essayant à la vraie vie dans The Simple Life. Lors de ses apparitions très commentées hors plateaux, on la croisait le plus souvent affublée du kit chihuahua-lunettes en strass-robe de soirée à sequins kitsch / survêtement de velours rose Juicy Couture.
Puis vint le courant normcore, minimale et unisexe, pour enterrer tous ces dérapages kitsch et colorés. Fin des hostilités ? Pas tout à fait. En juillet dernier, lors de la fashion week haute couture, le très prisé collectif Vêtements faisait défiler dans sa collection printemps-été 2017 une combinaison rouge ornée du mot « Juicy ».
Pendant ce temps, Kim Kardashian, l’ancienne meilleure amie de Paris Hilton, est devenue une icône de mode qui ne lésine pas sur le vulgo-chic. Avec ses minirobes en latex, ses talons de strip-teaseuse ou, récemment, ses cuissardes en PVC tout droit sorties du Yeezy 4 show de son mari (photo du haut), elle a remis au goût du jour le transparent et l’ultra-moulant. Les marques qu’elle arbore flirtent d’ailleurs avec le « no limit », comme chez Balmain où le mini joue les prolongations.
Autres indices de la montée en gamme du vulgaire : le monogramme, le crop top, les corsets, la ceinture chaîne (vue chez Jeremy Scott pour Moschino), le hoodie siglé, le total look denim, le top en résille, le glitter bling, le logo roi (Alessandro Michele chez Gucci) ou la TN de Nike.
Résultat ? Les modeuses d’aujourd’hui ressemblent parfois à des danseuses de Britney Spears période Justin Timberlake. Il n’y a qu’à regarder certaines photos du crew parisien Gucci Gang pour s’apercevoir que même le débardeur Playboy et son imprimé bunny peut avoir l’air cool.