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L’ère de l’artiste-parfumeur (2/2)

Entretien Judith Spinoza

BEAUTÉ La parfumerie de niche a le vent en poupe. La suite de notre rencontre avec Stéphanie Vignes (la première partie de l'interview à lire ici), fondatrice de l’agence de nez Grace, qui promeut la carrière d’artistes-parfumeurs et analyse les grandes tendances du secteur.

Stéphanie Vignes. Photo: R. Lugassy.

Stéphanie Vignes. Photo: R. Lugassy.

Stéphanie Vignes, quelle sont les grandes tendances dans le secteur de la parfumerie ?
D’abord, l’envie de savoir qui se cache derrière le parfum : le nom du parfumeur devient plus important que le nom du parfum, qui sera très court. Ensuite, les collections de parfums : décliner en nom et/ou en odeur une thématique forte, comme la collection de neuf flacons pour le jour et la nuit d’Hedi Slimane pour Celine.

Et en matière de packaging ?
Le packaging recyclable a le vent en poupe, comme les flacons rechargeables de Floratropia. Et puis on va tendre vers plus de simplicité avec quelques exceptions plus sophistiquées qui confirment la règle, comme la Pacollection créée par Julien Dossena ou The Alchemist’s Garden, pour Gucci, avec ses flacons effet porcelaine.

On imagine que la naturalité des compositions rencontre un succès grandissant…
Oui, mais nous sommes tellement en retard par rapport à la cosmétologie, par exemple… Plusieurs raisons à cela : d’abord, la palette naturelle est beaucoup plus courte – cinq cents notes contre cinq mille pour la parfumerie traditionnelle –, plus chère, et il faut gérer le problème des allergènes. Mais il y a trois ans, les parfums naturels étaient peu nombreux et souvent composés d’un ingrédient fort et classique. Aujourd’hui, on commence à voir des marques qui proposent de très jolies choses.

The Alchemist’s Garden pour Gucci.

The Alchemist’s Garden pour Gucci.

Lesquelles ?
Je pense notamment à la marque créée par Marie-Hortense Varin, Bastille Parfums, une collection de parfums dits révolutionnaires en ce sens qu’elle a souhaité révéler la formule de ses jus, composée à 94% d’ingrédients naturels. Ou Sybarite, dont les jus ont été créés par Antoine Lie que je représente, une marque innovante parce qu’elle est la première à diluer le concentré de parfum dans l’eau et pas dans de l’alcool (photo du haut). Les parfums de la maison Ormaie ou la collection du Couvent des Minimes, réalisée par Jean-Claude Ellena, tendent aussi vers l’extraordinaire.

Quelle marque est la plus en phase avec le statut de d’artiste-parfumeur ?
Les parfums de Maison Francis Kurkdjian, dont je partage la vision très artistique et libre de la création. C’est l’un des premiers parfumeurs à avoir réfuté l’idée d’être salarié d’une maison de compositions. Cette indépendance lui a permis de pouvoir créer en parallèle pour plusieurs marques.

L'Officine Buly x Le Louvre.

L'Officine Buly x Le Louvre.

Et la meilleure collaboration ?
J’ai été très sensible à la collaboration de l’Officine Buly avec le musée du Louvre. Ce type de projet correspond en tous points à la vision que j’ai de l’avenir de la parfumerie : des projets très créatifs, des artistes qui s’inspirent du travail d’autres artistes pour créer, les noms des parfumeurs mis en avant…

LE TOP DES ARTISTES PARFUMEURS :
Agence Grace.
Bastille Parfums.
Maison Sybarite.
Buly 1803.
Francis Kurdjian.
Frédéric Malle.

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